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Statistiques et Analyses - Industrie automobile européenne - Strategia CE
14 octobre 2018

GM

A La Souterraine dans la Creuse, la dure vie d’après des anciens salariés de GM&S

Huit mois après la reprise du sous-traitant automobile creusois, ils sont 97, sur les 157 ouvriers licenciés, à n’avoir aucune perspective d’emploi.

LE MONDE ECONOMIE | 04.05.2018 à 16h13 • Mis à jour le 05.05.2018 à 14h45 |Par 

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Des salariés de GM&S, lors d’une assemblée générale, à La Souterraine (Creuse), en juillet 2017.

 

Les récompenses, ce n’était « pas son truc ». « Que des breloques », jugeait Jean-Yves Delage, 50 ans. Et puis, ça a commencé à « sentir le roussi » pour les 279 salariés de GM&S Industry, à La Souterraine (Creuse). Alors, il a fini par la demander, sa médaille du travail. Il y a dix jours, sous un soleil de plomb, son chef d’équipe, Bernard, lui a épinglé la petite plaque d’argent, rehaussée d’un ruban tricolore. Ou plutôt, son ex-chef d’équipe. Car, le 11 septembre 2017, M. Delage a reçu, comme 156 de ses collègues, sa lettre de licenciement.

Plus de sept mois après la reprise du sous-traitant automobile par l’emboutisseur GMD, ils étaient une trentaine de GM&S à être célébrés, ce matin-là. Il y avait même une « grand or » : Nadine Aucharles, 58 ans, licenciée après « quarante ans, onze mois et dix-huit jours » dans l’entreprise. « Forcément, il y a de l’amertume. On célèbre une carrière qu’on nous a volée », reprend Jean-Yves Delage, qui a passé dix-sept ans comme ­conducteur de ligne aux presses. « Mais ça fait toujours du bien de se retrouver entre nous », dit celui qui a fait 200 kilomètres pour rejoindre ses anciens collègues.

Ce grand brun aux lunettes fumées a mis sa maison en vente à l’été. C’est une famille de la région parisienne qui l’a achetée, après « une négociation rapide ». « Il fallait pas rêver. » En septembre, sa femme a obtenu une mutation en Charente. « On se disait que ça pouvait être l’occasion d’un nouveau départ, car les familles ont trinqué. » Et d’obtenir plus « d’opportunités professionnelles, aussi », reconnaît l’ancien ouvrier, qui garde en travers de la gorge la réplique d’Emmanuel Macron à l’intention des GM&S.

 

En déplacement en Corrèze, le président avait dit à « ceux qui foutent le bordel » qu’ils « feraient mieux » d’aller travailler à l’usine Constellium d’Ussel, à 140 kilomètres de La Souterraine....

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